lundi 30 janvier 2017

Décembre 2016










LE MONDE EST STAUNE








Jeudi 1er décembre

Cinq heures. – Et voici décembre, qui commence par une vraie journée de merde.  Ce matin, allant nourrir Boulou au sous-sol, où se trouve sa “chambre”, Catherine a constaté qu'il semblait avoir du mal à marcher ; et, cinq minutes plus tard, il a vomi tout ce qu'il venait d'avaler (à la grande satisfaction de Bergotte, qui passait dans le coin…). Là-dessus, nous voilà partis pour Levallois, où nous avions deux rendez-vous, un chacun : Catherine chez l'ophtalmo et moi chez la dermato (logues toutes les deux). Les deux spécialistes en question n'officient pas dans le même cabinet, mais sont tout de même très proches l'une de l'autre, vers la place Georges-Pompidou. Bien que me trouvant à moins de cent mètres de l'entrée de l'immeuble Lagardère, je me suis bien gardé de monter à FD, ayant toujours trouvé un peu pitoyables ces retraités qui se croient obligés (ou qui ne peuvent s'empêcher) de venir régulièrement faire le tour de leurs anciens bureaux pour serrer des mains et claquer des bisous. En général, ceux qui travaillent encore font gentiment semblant d'être ravis de les voir et tentent de masquer, sous une bonne humeur et un entrain factices, le fait qu'ils n'ont plus rien à se dire, maintenant que la vie professionnelle ne les contraint plus à se côtoyer tous les jours. Du même coup, les plus lucides prennent conscience que, même si l'on apprécie certains collègues de travail, ils n'ont jamais été autre chose que cela : des collègues de travail ; et en aucun cas des amis, ni même des “copains”. C'est pourquoi je me suis promis un jour, il y a déjà longtemps, que 1) il n'y aurait pas de “pot” à l'occasion de mon départ, 2) je ne reviendrais jamais sur les lieux de mes crimes ; je compte m'y tenir fermement.

Les deux doctoresses ayant été ponctuelles, à une heure nous étions de retour au Plessis. Ce fut pour constater que Boulou ne parvenait presque plus à se mouvoir, ne réussissant même pas à monter les quelques marches de la terrasse. Catherine l'a pris dans ses bras pour l'amener devant la gamelle d'eau de la maison, pensant qu'il devait avoir soif, lui qui, depuis quelques mois, ne fait plus que boire (et donc pisser) du matin au soir. Il a en effet bu un peu, avant de s'affaler à l'endroit où il était, la tête à demi pendante dans la gamelle, les moustaches trempant dans l'eau, chose dont tout chat bien portant a une sainte horreur. À ce moment-là, nous avons compris que, né en décembre 2001, Boulou ne verrait pas son quinzième anniversaire ; d'autant moins que, contrairement à toutes ces dernières semaines, il paraissait désormais souffrir, comme en faisaient foi ses petits miaulements plaintifs dès qu'il tentait un mouvement. Rendez-vous fut pris à quatre heures à la clinique vétérinaire de Saint-Aquilin ; que nous avons quittée une demi-heure plus tard, avec un panier vide. Boulou s'est endormi très paisiblement, sous les caresses de Catherine. Pendant ce temps, des idées idiotes et niaises me traversaient l'esprit, comme par exemple celle que, avec Boulou, disparaissait notre dernier animal ayant connu Balbec, mort en 2006 et en cette même clinique.

Sept heures et demie. –Quand je parlais, tout à l'heure, de mes idées “idiotes et niaises”, je trichais. En réalité, je ne trouve cette réaction ni idiote ni niaise ; c'était une manière de parapluie, une façon de désamorcer les critiques en niaiserie ou en sottise qui pourraient m'être adressées. Mais qu'est-ce que j'en ai à faire ? Je peux même m'enfoncer encore plus avant dans cette niaiserie, et dire que, ce qui me rend triste, c'est moins la mort de Boulou en elle-même que cette impression tenace et pénible que, ce soir, Balbec est vraiment mort ; pour de bon ; que plus personne, dans la gent animale du Plessis, ne l'a connu. Catherine, tout à l'heure, me disait : « J'ai failli demander à Boulou de dire bonjour à Swann. Mais je ne l'ai pas fait car, sinon, je me serais mise à pleurer. » C'était niais aussi. Nous étions deux niais, autour de ce chat dont le ronronnement allait s'affaiblissant et qui avait des pupilles de plus en plus étroites.


Vendredi 2 décembre

Sept heures vingt. – Hier, emporté par mon élan, j'ai posté sur le blog une photo de Boulou, simplement accompagnée de ses dates de naissance et de mort. Je l'ai presque regretté aujourd'hui, au vu des nombreux commentaires de condoléances que cela m'a valus. L'impression d'avoir triché, là encore. Car, au fond, je ne pense pas que ce chat me manquera beaucoup, même si je continuerai à y penser de temps à autre, comme je pense encore parfois à certains, qui vivaient chez mes parents et sont morts depuis plus d'un quart de siècle. Il ne me manquera pas trop, simplement parce qu'il ne faisait guère partie de notre paysage intime (à l'inverse de Golo, par exemple), vivant presque toujours dehors. Et, même quand il était dans la maison, il ne fallait pas compter sur lui pour venir s'installer sur les genoux, ni même sur le canapé où l'on se trouvait. Du coup, me semblent imméritées les marques de solidarité affectueuse que l'on me témoigne ; j'ai, à cet égard, un vague sentiment d'escroquerie. En même temps, depuis hier, chaque fois que j'ouvre la porte de la maison, j'éprouve un imperceptible pincement de ne pas voir Boulou monter lourdement les marches de la terrasse.

– Journée de livraison : nous attendions d'une part un matelas (pour Catherine) et un fauteuil (pour moi, dans le salon de télévision), et d'autre part le meuble censé remplacer la bibliothèque Ikéa de la salle à manger. Catherine étant absente ce matin, c'est moi qui était supposé jouer les maîtres de maison si l'un ou l'autre de ces livreurs pointait son camion. Par chance, personne n'est venu avant son retour, mais la perspective qu'ils auraient pu a suffi à me gâcher la matinée : je suis parfois surpris de constater à quel point je deviens con. Mais c'est qu'il m'aurait fallu vérifier qu'ils embarquaient bien le bon matelas en échange du neuf (c'était prévu), tenter de leur faire emporter en même temps mon vieux fauteuil exténué (ça ne l'était pas, prévu), et risquer le même exploit avec la bibliothèque Ikéa. Ces perspectives multiples m'accablaient par avance. Heureusement, ils ne sont venus, les deux, que cet après-midi. Et, bien entendu, tout s'est déroulé sans la moindre anicroche. Il faut dire que nous avons copieusement arrosé ce mince échantillon de classe ouvrière à coups de billets de vingt, comme de gras bourgeois, sûrs du pouvoir de leur argent ; ce dont nul n'a semblé nous tenir rigueur, mais sans doute nos livreurs n'étaient-ils pas suffisamment conscientisés.


Dimanche 4 décembre

Sept heures vingt. – Voilà quatre jours consécutifs que nous prenons l'apéritif (modéré, heureusement), et les deux derniers jours moins pour fêter que pour se remonter. Catherine a en effet reçu une lettre avant-hier, relative à son nouveau statut d'auto-entrepreneur, et aux changements que cela semble induire emprès la Sécurité sociale. Sa hantise de tout ce qui ressemble à de la “paperasse” a fait le reste : depuis quarante-huit heures, elle passe l'essentiel de son temps sur internet, pour tenter de comprendre l'incompréhensible, et surtout à imaginer les pires catastrophes, lesquelles n'ont évidemment que fort peu de risques de se produire. Quand je tente de l'apaiser, la faiblesse de mon argumentation vient de ce que, moi-même, je ne comprends rien aux méandres de ce labyrinthe et, donc, ne puis former qu'un piètre rempart à sa paranoïa administrative. Si je l'écoutais, on annulerait tout et je cesserais illico mes petits travaux pour FD. Seulement, rien que la semaine prochaine, les petits travaux en question vont probablement nous rapporter une paire de milliers d'euros, et il me semble que ça vaut tout de même le coup de remplir quelques formulaires.


Mardi 6 décembre

Huit heures. – Que dire ? Catherine continue de s'enfoncer dans les méandres d'une usine à gaz à laquelle elle ne comprend rien (ni moi). La différence est que je m'en fous, me disant que si quelque chose s'avère “non conforme”, un compartiment quelconque de l'usine en question se chargera de nous le signaler ; tandis qu'elle continue de se ronger à propos de choses qui, à mon sens, me méritent même pas qu'on y songe une seconde.

Le résultat de tout cela est que nous venons de prendre un apéritif “non prévu”, lequel nous a heureusement conduits à parler d'autre chose. Et, notamment, à propos de la retraite, j'en suis venu à lui redire (je lui en avais déjà parlé, me dit-elle) à quel point mon expérience à la SNCF, vers 1975, m'avait marqué, à ce sujet. (Je note tout cela uniquement pour m'en souvenir, car je compte en faire un billet, demain ou après-demain, tout en me rendant compte que rien n'est compréhensible.) Nous en sommes, sur le même sujet, arrivés à parler de Jean Sebaux, et j'y reviendrai aussi.

Puis, tandis que Catherine m'avait quitté pour préparer le repas, je me suis mis, par je ne sais quel “glissement de terrain”, à penser à Renaud (le chanteur), à propos de qui j'ai vu, ces derniers jours, deux émissions de télévision. Là encore, je ne note la chose que pour m'en souvenir, ayant l'intention d'en faire un billet – envie qui m'aura peut-être tout à fait quitté dès demain.


Mercredi 7 décembre

Sept heures vingt. – Traversant depuis quelques jours une nouvelle période de flottement dans mes lectures (pas d'envies particulières, lassitude des ouvrages en cours, etc.), je me suis, hier, relancé dans un cycle de lectures “scientifiques” – je veux bien sûr dire : de vulgarisation scientifique, n'ayant pas les capacités suffisantes pour des écrits réellement scientifiques. J'ai commencé par reprendre le gros livre de Jean Staune, Notre existence a-t-elle un sens ?, avant de commander trois ou quatre autres livres, dont l'un, en deux volumes, sur la formation de l'univers, ainsi que La Structure des révolutions scientifiques de Thomas S Kuhn, déjà lu il y a quelques années mais qui, comme de juste, a mystérieusement disparu du foutoir majuscule qui me sert de bibliothèque. J'espère que je ne vais pas, au détour d'un chapitre ou d'une page, me faire avaler par un trou noir.


Jeudi 8 décembre

Sept heures dix. – Mes livres “scientifiques” sont arrivés tous ensemble cet après-midi, par porteur spécial. Comme je venais de finir le Staune (le monde est Staune…), j'ai tout de suite enchaîné avec le premier tome du Destin de l'univers de Jean-Pierre Luminet, astrophysicien français. Pour l'instant, il est d'une lecture relativement facile, mais c'est sans doute parce qu'il s'ouvre sur un rapide panorama des “paradigmes” successifs, depuis Aristote, Platon et Ptolémée jusqu'à Einstein et Bohr, en passant par Newton et Maxwell ; j'ai peur qu'ensuite l'affaire ne devienne plus trapue. En attendant c'est passionnant, et j'espère que ma faible intelligence scientifique me permettra d'aller au bout des mille pages. Après quoi, si je ne suis pas totalement dégoûté de tous ces espaces infinis, j'enchaînerai probablement sur le livre de Kip Thorne, Trous noirs et distorsion du temps, pour terminer par la relecture du livre de Kuhn que j'évoquais hier.

– J'ai publié, ce matin, sur le blog, un petit billet de cinq lignes, provoqué par l'annonce que je venais de lire, d'une exposition de cinq mois, que le centre Pompidou consacrait à partir d'aujourd'hui à un auteur de bandes dessinées, Franquin. Bien entendu, exactement comme je m'y attendais, tout le monde m'est tombé dessus. Il y a au moins un point sur lequel, désormais, sont tout à fait d'accord gens de gauche et gens de droite, progressistes revendiqués et prétendus réactionnaires, c'est le “tout-se-vaut” culturel qui est devenu une règle que l'on ne doit pour rien au monde transgresser, sous peine de devenir le point convergent de toutes les indignations. Du reste, mes chers commentateurs ne m'attaquent pas tous sous le même angle. Certains protestent parce que les mésaventures de Gaston Lagaffe les ont toujours beaucoup fait rire. Oui, et alors ? Ai-je dit que cette bande dessinée n'était pas drôle ? D'autres me font remarquer que le centre Pompidou est précisément dédié à l'art contemporain. Je devrais donc trouver parfaitement normal, allant de soi, à leur instar, que l'art contemporain c'est la bande dessinée, et qu'il n'y a pas à manifester d'exigences plus hautes. Enfin, il y a ceux qui, n'ayant visiblement pas d'argument à faire valoir, se contentent de manier la massue et de m'asséner un “Franquin est un grand artiste épicétou”. Je suppose que je suis censé ne pas m'en relever. Si jamais, demain, on décide de transporter Balavoine ou Bashung au Panthéon, il faudra que je pense à en faire un nouveau billet sarcastique, juste pour leur donner une occasion supplémentaire de s'indigner encore et de me rentrer un peu dans le chou.


Lundi 12 décembre

Huit heures. – Voilà plusieurs jours que Catherine – totalement traumatisée par la paperasse qu'entraîne son nouveau statut d'auto-entrepreneur – a des envies d'apéritif chaque soir ; envie que je n'encourage pas, mais, bien entendu, à laquelle je ne m'oppose pas non plus, et que j'accompagne par solidarité conjugale. Le résultat est que, arrivant devant cet écran après le repas, je n'ai plus la moindre envie d'y écrire quoi que ce soit. D'autant que les trois ou quatre verres de vin que je bois avant le dîner viennent s'ajouter à mes lectures massives à propos des supernovas, des trous noirs, des boucles et des cordes, lesquelles suffiraient déjà à saouler n'importe quel esprit non prévenu. Je crois qu'il va être temps de revenir à Balzac. Ou à Houellebecq, tiens.


Jeudi 15 décembre

Sept heures dix. – Nous avons rompu le cycle infernal ce soir, en supprimant ces libations pré-dînatoires dont nous commencions à prendre un peu trop facilement l'habitude. Ce n'est d'ailleurs pas pour cela que j'ai plus envie de noter quoi que ce soit ici. J'ai perdu une partie de ma journée à lire Le Voyageur imprudent de Barjavel, qui est un mauvais roman ; je l'ai du reste lu, passé le premier tiers, très en diagonale. Puis j'ai repris L'Évolution a-t-elle un sens ?, livre du biologiste Michael Denton, partisan avoué de ce qu'on appelle le Dessein intelligent. Toutes les parties de vulgarisation scientifique de son livre sont passionnantes, même si souvent un peu escarpées pour le pauvre littéraire que je suis. En revanche, je ne suis guère convaincu par les conclusions qu'il en tire, en faveur de son fameux dessein. Je ne vois pas en quoi, par exemple, le fait que l'eau soit merveilleusement adaptée au développement de la vie, dans les moindres de ses comportements chimiques et physiques, je ne vois pas en quoi on pourrait en déduire que, donc, elle a dû être élaborée par une intelligence supérieure et non due au hasard. Il me semble que tous les arguments qu'il développe peuvent être facilement retournés. Et il aura beau entasser les uns sur les autres autant de petits faits “miraculeux” (dans leur accumulation même et dans la manière dont ils se complètent et s'enrichissent mutuellement) qu'il voudra, il n'aura toujours pas prouvé que l'ensemble a été “voulu”, pensé, créé, etc. Tant qu'il n'aura pas établi que la même chose, exactement, existe sur dix milliards d'autres planètes disséminées dans les galaxies, il sera toujours facile de lui répondre que tout ce qu'il décrit est le fruit d'un incroyable hasard qui, sans doute, du fait de son improbabilité, ne s'est produit qu'ici, et que le reste de l'univers entier autour de nous est vide, justement parce qu'il a manqué tel ou tel petit fait dont il s'émerveille qu'il ait eu lieu sur Terre. Car, enfin, que l'eau et la lumière (avec toutes leurs propriétés respectives) “s'entendent” pour favoriser l'apparition de la vie ne signifie nullement que quelqu'un, un jour, les a bidouillées dans ce but ! Il est alors très facile de répondre, dans un haussement d'épaules, que c'est simplement la coïncidence de ces deux choses, l'eau et la lumière, et parce qu'elles étaient telles qu'elles sont, et pas plus ceci ni moins cela, que la vie est apparue ; comme une conséquence naturelle.

D'un autre côté, les darwiniens dogmatiques, tels que Richard Dawkins par exemple, me paraissent tout aussi irritants, bien que pour d'autres raisons. Au fond, mon adhésion irait plutôt à ces scientifiques qui, tout en souscrivant à la théorie de la sélection naturelle, observent que de plus en plus de choses que la science découvre ont du mal à se laisser expliquer par elle seule, et qu'il doit exister un autre paradigme, encore à découvrir, qui viendrait, non pas annuler le néo-darwinisme, mais peut-être “l'avaler” sans le détruire, l'englober, comme la relativité générale l'a fait avec les lois de Newton ; lesquelles, tant que l'on se cantonne à l'échelle de la planète, restent parfaitement valables, mais cessent d'être efficaces dès qu'on passe au stade de la galaxie puis de l'univers.

J'écris tout cela en tremblant un peu, car je me rends bien compte que mon peu de connaissances scientifiques et la difficulté que j'ai à entrer dans ces domaines font de moi un “gogo” idéal, à qui il ne doit pas être très difficile de faire croire absolument n'importe quoi.


Dimanche 18 décembre

Sept heures et demie. – Je n'ai pas résisté au plaisir, en début d'après-midi, de publier un petit billet concernant Darwin et les néodarwiniens (plutôt ceux-ci que celui-là, à vrai dire), en me disant que cela allait probablement me valoir deux ou trois brouettées de moqueries et d'insultes. Ça n'a pas manqué : le billet n'était pas en ligne depuis une heure que débarquait M. Jean-François Brunet – un transfuge du forum de l'In-nocence dont j'ignorais qu'il lût mon blog –, pour me rentrer dans le chou, flétrir mon ignorance scientifique (beau mérite : je ne cesse de l'avouer moi-même sans que personne ne m'y contraigne…), et, finalement, reprendre l'argumentation habituelle des néodarwiniens, à savoir que, de toute façon, il n'y a pas sujet à polémique ni même à débat, les “vrais chercheurs” ignorant totalement les zigotos sans autorité aucune qui les dénigrent. Il n'empêche qu'il a tout de même déboulé sur le blog en un temps record et y a laissé un commentaire de quinze lignes, ce qui est une curieuse manière de marquer son indifférence ou son désintérêt.

De toute façon, c'était viser à côté de la cible, dans la mesure où, bien entendu, je ne discutais nullement des forces et faiblesses du darwinisme (j'en serais bien incapable), mais simplement de l'espèce de “complicité des contraires” qui me semble unir les néodarwiniens à leurs prétendus ennemis, les créationnistes, ceux-là se servant de ceux-ci comme de commodes épouvantails pour intimider leurs vrais contradicteurs, ceux qui leur opposent des objections sur le terrain même de leurs sciences communes ; exactement, toutes proportions gardées, comme les socialistes se servent depuis trente ans du Front national pour culpabiliser tous leurs opposants, et notamment ceux qui n'ont rien à voir avec le dit Front.

En ayant pour l'instant terminé avec Darwin et ses grands-prêtres, je suis revenu aux trous noirs et aux distorsions du temps, sujet prêtant beaucoup moins aux attaques en piqué, aux procès en blasphème, aux excommunications, etc.


Mercredi 21 décembre

Huit heures. – Passage éclair ici. Durant l'apéro conjugal que nous prîmes, Catherine et moi avons parlé de diverses choses et gens, dont Ygor Yanka, qui a réapparu hier ou avant-hier, en commentaire du blog. Catherine m'encourage à parler de lui ici : je le ferai peut-être. (Je ne note cela que pour m'en souvenir demain, au cas où, justement, j'aurais envie d'en parler, ce qui m'étonnerait.)


Vendredi 23 décembre

Cinq heures. – J'ai l'impression qu'il va être particulièrement étique, ce journal de décembre. Et je crains que cela ne s'arrange pas dans les jours qui viennent, puisque Catherine m'a lâchement abandonné ce matin, pour aller se goberger de fruits de mer à Saint-Malo et passer Noël avec sa fille. Hier, la maison était sens dessus dessous, à cause de l'artisan qui est venu poser du parquet dans le salon, le même que celui qu'il avait déjà mis dans la salle à manger le mois dernier. Début janvier, ce sera l'arrivée des meubles que nous avons achetés récemment au magasin de Verneuil-sur-Avre. Il ne restera plus, ensuite, qu'à faire parqueter le petit salon de télévision, repeindre la cuisine, et c'en sera fini des travaux d'embellissement, en tout cas pour le moment.

– À propos de télévision, j'ai regardé tout à l'heure le premier épisode de la saison initiale de The Shield, série policière des années 2000 se déroulant dans le commissariat d'un quartier “chaud” de Los Angeles : ça démarre tellement bien que j'ai aussitôt commandé l'intégrale des sept saisons. Même si nous nous lassons avant la fin, c'est de toute façon plus économique (nettement même) que d'acheter les saisons une à une. En ce qui concerne mes soirées en célibataire, c'est-à-dire jusqu'à lundi inclus, j'ai prévu de revoir la deuxième saison d'American horror story, qui s'intitule Asylum et qui est à mon humble avis la meilleure de l'ensemble. Si je veux ne pas m'endormir devant, il va falloir que je réduise mon apéritif, ce qui ne sera pas plus mal.

– Depuis deux semaines, j'ai l'impression de davantage travailler pour FD en tant que retraité que je ne le faisais comme salarié. J'ai dans l'idée que les patrons de Philippe B. vont tordre un peu le nez lorsqu'ils vont s'apercevoir que, pour le seul mois de décembre, mes factures dépassent les quatre mille euros. On verra bien. Les euros dont je parle sont d'ailleurs purement virtuels pour l'instant, puisque Lagardère ne paie les factures qu'à soixante jours. Comme j'ai envoyé les premières début décembre, je ne suis pas près de voir tomber la pluie d'or.

– Le fait d'en parler dans un billet de blog, ce matin, m'a donné le goût de relire un roman ou deux de Nathalie Sarraute. Je vais commencer par rapporter son volume de Pléiade au salon : on verra demain si l'envie persiste.


Samedi 24 décembre

Quatre heures. – Le Père Noël est passé en avance au Plessis-Hébert. Par l'intermédiaire de la postière, il a pris la forme de la Carsat et nous a fait parvenir deux lettres. L'une était pour apprendre à Catherine qu'elle était bien, depuis le premier décembre, titulaire d'une retraite de 271 euros ; l'autre était pour m'informer que ma propre retraite venait d'être modifiée et que je devais toucher 70 euros de plus que ce qui m'avait été annoncé, avec “revalorisation” immédiate pour le mois de novembre. Le plus beau est que, vérification faite, les 70 € en question étaient en effet sur mon compte bancaire. Du coup, j'ai presque l'impression de finir l'année riche.

– J'ai effectivement repris le volume de Nathalie Sarraute, mais en me contentant, pour commencer, de ses articles de critique littéraire (L'Ère du soupçon et autres). Comme lors de ma première lecture, j'ai été tout à l'heure frappé, dans son long article intitulé De Dostoïevski à Kafka, par la manière dont elle s'approchait au plus près des thèses que René Girard allait pleinement développer une douzaine d'années plus tard.


Lundi 26 décembre

Cinq heures et quart. – Décidément, toutes les traditions partent en lambeaux, en ce qui me concerne. Cette fois-ci, c'est celle – pourtant solidement ancrée, croyais-je – de l'apéritif “célibataire” qui vient de céder. Depuis trois jours, ou plutôt trois soirs, je me contente de mimer ce moment qui, auparavant, lors des précédentes absences de Catherine, avait des allures de rituel quasi religieux. Je veux dire par là que je continue à préparer tout au salon, les objets sacrés du célébrant (cigarettes, briquet et cendrier…), je choisis avec autant de soin qu'avant la musique qui va rythmer l'office, je vais me servir le premier verre du nectar élu pour la communion et… et je ne vais pas plus loin que ce premier verre, tant l'inanité et l'ennui de cette libation convenue me tombent rapidement sur les épaules. Après un rapide “pique-nique” dans la cuisine, je vais donc, fort satisfait de moi-même, m'installer devant la télé, où m'attend telle ou telle série soigneusement tenue en réserve pour l'occasion. Et, du coup, n'ayant plus l'alcool comme assommoir, j'y reste, face à cet écran, jusqu'à des heures tout à fait absurdes.

– Ne faisant guère autre chose, la journée, que lire, je suis enfin venu à bout de mon pavé consacré aux trous noirs (excellent ouvrage, même si certaines explications me sont passées fort loin au-dessus de la tête), et me suis plongé, après ses essais critiques, dans le roman de Nathalie Sarraute intitulé Les Fruits d'or, qui est bel et bien une forme particulière de trou noir, lui aussi. J'ai l'air de me moquer, mais en fait, ayant fini le roman cet après-midi, et au risque de provoquer encore l'ironie de Michel Desgranges, je persiste à trouver ce livre remarquable, pour ne pas dire “jouissif”. D'ailleurs, je compte, dès demain matin, enchaîner sur le suivant – le suivant chronologiquement, mais l'ordre des romans est important, chez Sarraute –, qui s'appelle Entre la vie et la mort ; ce qui illustre très bien mon état quand je dois rester ici en l'absence de Catherine, laquelle doit revenir demain, probablement en début d'après-midi.

– Au chapitre des traditions qui foutent le camp, encore ceci : vers trois heures et demie, Florian m'a appelé de la rédaction pour me commander cinq mille signes à propos d'un agent immobilier qui fait également le guignol à la télévision. Je lui ai d'abord dit que je lui écrirais ça demain matin, ce qui ne l'a pas dérangé du tout, puisque le bouclage n'est que demain soir. Mais, une heure plus tard, constatant que la petite documentation que j'avais demandée était arrivée, je me suis jeté sur le clavier et me suis débarrassé de ce travail en trois quarts d'heure, titres compris. Si, après l'alcoolisme vespéral, ma chère procrastination se met à me lâcher elle aussi, que me restera-t-il ? Que vais-je devenir ? De quel ectoplasme étrange vais-je prendre l'apparence ? C'est un peu effrayant.


Mardi 27 décembre

Huit heures moins le quart. – Étant partie tôt de Saint-Malo, Catherine m'est arrivée à midi et demie (avec du pain frais…). Comme je m'étais débarrassé dès hier de mes cinq mille signes, j'étais bien persuadé que l'on allait me laisser pleinement jouir de ma retraite aujourd'hui : il n'en a rien été. Vers trois heures, alors que je m'assoupissais gentiment sur une biographie d'Einstein assez mal foutue (j'y reviendrai), le téléphone sonne. Voyant le numéro commençant par 01 34, Catherine me tend le récepteur avec la phrase fatidique : « C'est pour toi… » En effet, il s'agissait de me demander de nouveau cinq mille signes, cette fois à propos de… (merde, j'ai déjà oublié… ça va me revenir… ça ne peut que me revenir, bon sang ! concentre-toi…) Cécilia ex-Sarkozy ! (Sans mentir, j'ai été obligé de quitter ce bureau, de sortir à l'air vif, avec une cigarette à main gauche et Famous Grouse à main droite, pour qu'enfin ça me revienne.) Comme le mardi est jour de bouclage, je me suis acquitté de cette tâche illico. Ensuite, redescente douce…

À six heures, après le repas de Bergotte, nous nous sommes installés au salon pour, comme il est de tradition, siroter un “apéro de retour”. Nat King Cole était de la croisière. M'asseyant avec mon premier verre (un bourgogne blanc assez minéral, offert par Élodie et rapporté par sa mère), je dis à ma compagne de libation : « J'espère que personne n'aura la malencontreuse idée de mourir cette nuit, je trouve que j'ai assez travaillé cette semaine… » (Je rappelle que, si le bouclage officiel de FD a lieu le mardi soir, sans limite d'heure, on peut toujours “repiquer” le mercredi matin, mais qu'alors les délais deviennent très serrés.) L'affaire n'a pas manqué : à sept heures, Jean-Baptiste D. (ce garçon porte les mêmes nom et prénom que celui qui, Louis XVI ayant été reconnu à Sainte-Menehould, galopa jusqu'à Varennes et permit ainsi l'arrestation du roi) appelait, pour me signaler que la “femme” de Louis de Funès, Claude Gensac, venait de replier son ombrelle ; et qu'on espérait fermement que j'allais pondre quatre jolis feuillets – six mille signes – avant dix heures demain (il paraît que la “fab” est devenue exigeante car, il n'y a pas encore si longtemps, la deadline était plutôt onze heures et demie, voire midi). J'ai évidemment répondu “présent”, non seulement parce que cela fait tomber quelques piécettes dans mon escarcelles, mais parce que, en plus de trente ans de “carrière”, je n'ai jamais répondu autrement : c'est dans les gènes, on n'y peut rien.

J'ai tout de même fait remarquer à Catherine qu'il me semblait n'avoir que rarement autant travaillé qu'en ce mois de décembre lorsque j'étais salarié. Mais, au fond, c'est assez logique. Sans vouloir jouer les gauchistes de pacotille, il est bien évident que lorsqu'une période de vacances comme l'actuelle tombe sur une rédaction réduite à sa plus simple expression pour raisons d'économies, et que le journal que cette rédaction est censée produire chaque semaine comprend toujours le même nombre de pages, il devient nécessaire de recourir à des expédients : je suis le principal expédient de FD. Je suis néanmoins presque certain que, quand les vrais patrons vont s'aviser de ce que leur coûte leur expédient du Plessis-Hébert, ils vont intimer à Philippe B. l'ordre de n'avoir plus affaire à lui qu'à des doses infra-homéopathiques. Ma grande force est que je m'en fous. En attendant, je ne vais pas tarder à aller me coucher, en réglant mon réveil sur sept heures, de façon à me mettre au boulot à huit, pour que l'article attendu à dix heures arrive à FD vers neuf heures et demie : j'ai encore ce genre de fierté puérile.


Mercredi 28 décembre

Sept heures dix. – Parce que je mettais un point d'honneur à envoyer ma “nécro Gensac” avant dix heures, j'avais mis le réveil sonner à sept heures, de façon à disposer d'une heure de tranquillité (cafés, lecture, silence…) avant de me mettre au travail à huit heures. Je ne m'en sers quasiment plus jamais, de ce réveil, depuis que je ne suis plus astreint à des départs trop matinaux. C'est donc bien entendu cette nuit qu'a choisie la pile de ce fichu engin pour déclarer forfait et décréter qu'elle refusait plus avant de faire bouger la moindre aiguille, et encore moins de déclencher une quelconque sonnerie. Heureusement, Catherine m'a réveillé à huit heures moins le quart ; j'en ai donc été quitte pour me passer de mon heure de flânerie nocturne : à huit heures dix j'étais devant ce clavier, et à neuf heures et demie mes six mille signes partaient dans la stratosphère, en direction de Levallois. Comme je le disais en commentaire sur le blog de Nicolas : « Vivement que la retraite se termine, que je puisse me reposer un peu. »

– Rien que pour décembre – j'ai fait l'addition tout à l'heure –, le montant de mes piges approche des 4500 €, ce qui fout un peu le vertige. Ça risque d'ailleurs de le donner encore plus à Philippe B. quand il va devoir signer le monceau de factures que je compte lui envoyer dès lundi prochain (mais qui ne me seront payées que dans deux mois…). En principe, du fait qu'il ne devrait pas y avoir de hors-série et qu'il n'y aura pas non plus de vacances scolaires vidant la rédaction pour l'envoyer au ski, le mois de janvier devrait être nettement plus calme.

– M'avisant en début d'après-midi que demain allait être l'avant-dernier jour ouvrable du mois, et donc de l'année, j'ai procédé à une dernière relecture de mon journal de novembre, pour programmation demain matin. Je l'ai trouvé, sinon très bon, du moins meilleur que d'habitude : je ne sais si c'est parce qu'il l'est réellement ou si je deviens gâteux.

– La biographie d'Einstein dont j'attendais beaucoup se révèle d'une lecture pénible, tant elle est écrite dans une langue grise, lourde, pâteuse ; laquelle est encore aggravée par le traducteur qui ne sait manifestement pas la sienne, de langue. Le résultat est que les passages purement biographiques sont ennuyeux et que ceux à caractère scientifique deviennent proprement incompréhensibles, au moins pour moi. Mauvaise pioche.


Vendredi 30 décembre

Deux heures et demie. – Finalement je ne devais pas être aussi gâteux que je pouvais le craindre, quand j'écrivais, avant-hier soir, que j'avais, à la relecture, trouvé mon journal de novembre assez nettement meilleur que d'habitude : plusieurs de ses lecteurs m'ont, sans s'être concertés, fait part de la même impression, ce qui m'a évidemment fait plaisir. Ce plaisir, il ne m'a pas fallu cinq minutes pour le gâcher, simplement en me disant que, fatalement, ces mêmes lecteurs allaient être bien déçus, le mois prochain, en constatant que celui de décembre était revenu à l'étiage.

– Hier, j'ai commencé à lire le Jésus de François Taillandier, que Catherine venait tout juste de finir. Dès les premières pages, il fait référence à celui de Jean-Christian Petitfils (que Catherine, encore elle, a relu récemment : on est furieusement christique, ces temps-ci, au Plessis-Hébert…). Je me suis donc dit qu'il faudrait aussi que je lise ce dernier ensuite. Passé la deuxième référence faite par Taillandier à son confrère historien, il m'est apparu que je mettais la charrue avant le bœuf (et l'âne), et qu'il serait sans doute plus intelligent de lire d'abord la volumineuse “biographie” du personnage (je mets le mot entre guillemets, car s'agit-il réellement d'une biographie au sens courant du terme ?) avant le petite volume du romancier, qui ne prétend pas être autre chose qu'une vision personnelle de Jésus et des Évangiles. J'ai donc abandonné momentanément Taillandier pour Petitfils, si bien que, depuis vingt-quatre heures, je me sens furieusement galiléen, voire samaritain ou nazaréen (j'évite à dessein “palestinien”, par crainte des amalgames anachroniques).

– J'ai tout de même pris le temps, hier, parce qu'on me le demandait courtoisement, d'écrire cinq mille signes à propos de Carrie Fisher et Debbie Reynolds : le nombre de personnes que j'ai enterrées ce mois-ci est impressionnant, il faudra que j'en fasse le compte. Vu l'heure qu'il est actuellement, je pense que cette double fosse creusée hier aura été mon dernier travail de l'année. J'ai d'ailleurs établi et imprimé l'ensemble de mes factures mensuelles, qui seront expédiées à qui de droit lundi, à la première heure ou peu s'en faut. Le total se monte à 4200 € net : je prévois quelques grincements de dents dans les cavernes patronales.

Quatre heures et demie. – Jacques Étienne a publié hier sur son blog un billet dans lequel il évoque l'un de ses beaux-frères (ou le seul ?) qui s'est tué à 18 ans dans un accident de la route, la voiture dans laquelle il se trouvait ayant percuté un platane de bordure. Ce matin, sous son propre texte, il laissait le commentaire suivant :

« J'ai lu quelque part que les arbres des bords de routes(ou du moins les collisions avec eux ) seraient en effet responsables de 450 morts par ans en France, ce qui est bien plus que le terrorisme. Curieusement, lorsqu'il est question d'en supprimer des voix bien intentionnées s'élèvent pour tenter d'empêcher ces “massacres”... »

En réponse, je viens de lui laisser celui-ci : 

« Eh bien, tout en compatissant pour la perte que vous avez subie dans le passé, permettez-moi d'être en complet désaccord avec vous. Les arbres de bords de routes ne sont en aucun cas responsables de 450 morts par an, ni même d'une seule. En revanche, on pourrait examiner la responsabilité des gens (qui ne sont pas toujours les morts, d'ailleurs) qui laissent leurs voitures sortir violemment des routes en question et foncer droit sur les arbres qui les bordent. Sinon, dans le cas où l'on tiendrait les platanes pour responsables, et donc “méritant” d'être arrachés, il faudrait aussi songer à abattre murs et pylônes, à combler les ravins, assécher les rivières, etc., puisque aussi bien ils sont tous, eux aussi, “responsables” de la mort d'un certain nombre d'automobilistes. Dans un deuxième temps, il faudra penser à supprimer les poutres des maisons et des granges, à quoi l'on peut imputer un nombre bien trop élevé de pendaisons. »

Je suppose que, s'il me répond, il ne va pas manquer de me signaler qu'une pendaison est en général volontaire, contrairement à une sortie de route. Avec un minimum de mauvaise foi, je pourrai alors lui rétorquer que, le suicide étant plus souvent le résultat d'une pulsion soudaine et irraisonnée qu'un acte mûrement réfléchi et préparé, une absence totale de poutres suffirait sans doute à éviter un pourcentage conséquent de pendaisons “spontanées”.


Samedi 31 décembre

Quatre heures et demie. – Nous venons, Catherine et moi, de finir (ou de presque finir) l'année dans une ambiance intensément intellectuelle, puisque nous sortons de regarder Machete kills, suite de Machete, deux films de Robert Rodriguez particulièrement savoureux, pour qui aime le genre de films que fait Robert Rodriguez. Côté lectures, j'ai momentanément abandonné Jésus et ses apôtres sur les bords du lac de Tibériade pour me plonger dans une histoire des mathématiques (“de la préhistoire à nos jours”…) qui commence tout à fait bien. Quant à nos soirées télévisées de l'année prochaine, nous sommes déjà bien pourvus, puisqu'il doit nous rester trois ou quatre saisons de Breaking bad, et que sont arrivées ce matin les sept saisons de The Shield. On devrait tenir jusqu'au printemps.

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